dimanche 2 mars 2025

"Ce que l'on a vu au procès Pelicot c'est que les hommes n'aiment pas les femmes"

 

Au-delà du calvaire enduré par Gisèle Pelicot et sa famille, le procès de Mazan nous a forcés à regarder ce que nous ne voulions pas voir : la violence masculine dans son expression la plus sordide – Dominique Pelicot –, comme dans sa manifestation la plus banale – 51 coaccusés au profil de quidam. Philosophe, spécialiste des questions féministes et, en particulier, des concepts de soumission et de consentement, Manon Garcia a assisté à une partie des audiences de ce procès historique.
Elle en tire un livre qui interroge, au-delà des violences sexuelles, les rapports entre les hommes et les femmes. Qu’a-t-elle vu à la cour criminelle départementale du Vaucluse ? Des accusés incapables de penser les violences sexuelles dont ils étaient pourtant les auteurs, des hommes dans une grande difficulté à se livrer à une forme d’introspection. «Pourquoi se sentent-ils si facilement attaqués et pour autant si difficilement concernés ?» se demande la philosophe.

Les féministes sont souvent accusées de détester les hommes. Manon Garcia inverse la proposition : et si c’étaient les hommes qui n’aimaient pas les femmes ? Certains liront son livre comme un réquisitoire contre le masculin. La philosophe se situe, au contraire, dans la volonté de ne pas couper les ponts. Elle conçoit les rapports femmes-hommes dans «une relation de réciprocité», loin de ce qu’elle a vu au procès des viols de Mazan.

Interview complète disponible sur le site de Libération

✍ Cécile Daumas, Marlène Thomas et Anastasia Vécrin
📸 @fannydegouville / @modds.photo

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