"Vous pouvez apporter bien plus à votre enfant qu'une tablette"

 

La vache fait « meuh » et le cochon un délicieux « groingroin ». Florent de Bodman maîtrise comme peu de parents toutes les subtilités du précieux opus Les Animaux de la ferme. En père impliqué, il a lu et relu l’ouvrage avec ses deux jeunes enfants : Camille (4 ans) et Étienne (2 ans). Il a surtout fait de cette activité son métier. Cet intello âgé de 40 ans, ancien élève de Normale Sup et de l’ENA, a fondé il y a sept ans l’association 1001 mots, qui veut aider les parents à éveiller au langage leurs bébés. En 2024, il a accompagné 10.000 familles et 12.000 bébés, soit 5 % des enfants nés dans un ménage à faibles revenus. D’ici 2030, 1001 mots espère proposer ses services à la majorité des familles modestes en France.

Les parents qui acceptent de jouer le jeu sont guidés par des orthophonistes et des psychologues, rémunérés par l’association. Les professionnels appellent régulièrement les familles, tandis que des SMS de suivi complètent le dispositif. « Il y a beaucoup de choses évidentes dans les familles aisées - par exemple qu’il faut parler avec son bébé, lui montrer des livres, jouer avec lui… - qui sont des évidences inverses dans d’autres familles, avance Florent de Bodman. Notre message est fort pour ces parents : nous leur disons : vous avez un trésor en vous ! Vous pouvez apporter bien plus à votre enfant qu’une tablette : si vous parlez, lisez avec lui, cela peut même lui changer la vie ! » Des études montrent en effet qu’à l’âge de 4 ans, les enfants des familles les plus pauvres ont entendu 30 millions de mots de moins que ceux des familles plus aisées. Cette inégalité de départ façonne les trajectoires scolaires puis toute la vie des uns et des autres. #LeFigaro