mercredi 14 septembre 2022

Irène Papas


Elle était probablement l’une des actrices grecques les plus importantes de sa génération. 

L’actrice et chanteuse Irène Papas est morte ce mercredi 14 septembre à 93 ans, après une carrière de plus de 50 années. Sa popularité internationale lui était notamment due à ses rôles dans les films «Electre» ou «Zorba le Grec». 

Papas souffrait de la maladie d’Alzheimer depuis 2013.

Née Lelekou en 1926 à Corinthe, d’une mère enseignante et d’un père issu du théâtre classique, Irène Papas fait partie de ces actrices qui ont la réputation d’avoir toujours joué. 

Elle monte sur les planches à 12 ans en laissant croire qu’elle en a quatre de plus. Après un passage à l’école dramatique d’Athènes où elle apprend les bases du jeu («savoir respirer, poser sa voix, c’est important»), elle se marie (à 17 ans), et devient pour tous Irène Papas. Ses années d’apprentissage, à longueur de tournées, balancent entre tragédies (l’hiver) et spectacles satiriques dits de «variété» (l’été).

Ses débuts au cinéma, sous le signe du péplum, la mènent en Italie puis aux Etats-Unis où elle tourne notamment avec James Cagney dans un western, «La Loi de la prairie» (1956) de Robert Wise

Une nouvelle consécration l’attend dans son pays natal grâce au cinéaste de la nouvelle vague grecque Michael Cocayannis, qui la propulse au firmament de la notoriété bouzouki grâce à «Zorba le Grec» (1964) puis la magnifie dans ses adaptations du répertoire tragique ancien. 

Irène Papas, à la beauté sombre quarantenaire, incarne la grandeur aristocratique ou des figures de bourgeoises exaltées.

Connue pour ses engagements politiques, membre du Parti communiste de Grèce, elle déclarait en 1996 à Libération : «Les gens qui vous demande des autographes, c’est ridicule. Moi, je suis une ouvrière qui fait un métier où il y a beaucoup de sueur et de peur, pas un phantasme publicitaire. Je n’aime ni admirer ni être admirée. 

Je préfère la notion d’estime; acteur, metteur en scène, public sont de plain-pied, collaborateurs en art. On vote, on est vivants, on n’est pas des dieux. 

C’est un enseignement politique qui nous vient du théâtre antique.»

Photo: ©afpphoto

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