Le portrait du jour est consacré à Oleksandra Matviichuk, fondatrice du Centre ukrainien pour les libertés civiles, ONG récompensée du prix Nobel de la paix.
L’Ukrainienne, tenace, collecte les preuves de crimes de guerre commis par la Russie.
Extrait :
Depuis le 24 février, Oleksandra Matviichuk débute sa journée par le même rituel : s’assurer que tous les membres de sa famille sont toujours en vie. Mariée à un fonctionnaire, elle veut attendre d’avoir «rempli [sa] mission» pour avoir des enfants. Ses passions se limitent désormais à la lecture de livres sur le droit international. Puis fait défiler sur son smartphone les nouvelles de l’Ukraine. Sur Twitter, l’influenceuse encourage ses 190 000 abonnés :
«Soyez courageux ! Soyez du bon côté de l’histoire !» lance-t-elle dans un message optimiste.
Les réseaux sociaux font partie de sa stratégie de plaidoyer. Elle appelle régulièrement la communauté internationale à faire la lumière sur les violations des Droits de l’homme par la Russie dans son pays. Depuis le début de l’invasion, le CCL a déjà recensé plus de 21 000 crimes de guerre russes : exécutions sommaires de civils, bombardements délibérés sur des hôpitaux, écoles ou bâtiments résidentiels, attaques sur des couloirs humanitaires, etc.
Ses équipes ont notamment enquêté dans les bourgades de Boutcha et Irpin, où de nombreux cadavres de civils, les mains liées dans le dos, avaient été découverts après la débâcle russe dans la région de Kyiv. Il ne s’agit que de la «partie émergée de l’iceberg», assure la juriste. D’un regard désabusé, elle peste avec fougue sur «l’impunité» dont jouit Vladimir Poutine depuis des décennies. «Les troupes russes ont commis des crimes de guerre en Tchétchénie, en Géorgie, au Mali, en Syrie, en Libye sans aucune conséquence. Le Kremlin a commencé à croire qu’il pouvait faire ce qu’il voulait.
Le monde doit comprendre qu’il n’y aura aucune paix durable si nous ne brisons pas le cercle de l’impunité.»
Portrait complet, signé Léa Masseguin, dans Libération ce mercredi
📸 @svertilova
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